PRO VELO Région Lausanne, l’Association Transports et Environnement Vaud (ATE Vaud) et actif-trafiC lancent une pétition qui demande de fermer le Grand-Pont au trafic individuel motorisé, tout en le laissant ouvert et accessible aux transports publics, piétons, vélos et véhicules d’urgence.
La Ville de Lausanne a récemment annoncé que le Grand-Pont sera rouvert dès le 3 décembre 2022 à toutes les mobilités « pour une durée provisoire, mais non déterminée ». Cette réouverture annonce donc le retour des voitures sur le Grand-Pont et nuit au développement rapide d’une stratégie de mobilité durable pour Lausanne permettant un apaisement du centre-ville. Pourtant, le chantier mené en 2022 et ayant entraîné la fermeture du pont durant 9 mois a montré qu’il est possible, en termes de fluidité du trafic et d’accessibilité, de limiter la circulation automobile sur cet itinéraire.
Le Grand-Pont est en effet essentiellement utilisé pour du trafic de transit (72% selon l’Observatoire de la mobilité).
« Or ces véhicules ne font que traverser la ville sans s’y arrêter et ne bénéficient donc aucunement aux commerçant·e·s » relève David Raedler, président de l’ATE Vaud. |
« Pourtant, de nombreuses études et exemples concrets de villes européennes ont prouvé les bienfaits économiques des centres-villes avec une circulation automobile limitée ainsi que les avantages pour la santé des résidents et la convivialité des quartiers » complète Céline, co-présidente PRO VELO Région Lausanne. |
L’attractivité de Lausanne ne réside ainsi pas dans sa capacité à être traversée par des voitures, mais bien plus dans ce qu’elle offre de zones de détente ou de commerce paisibles où il fait bon flâner, s’arrêter et se déplacer activement. Un élément qui est d’ailleurs relevé par la Chambre de l’économie sociale et solidaire vaudoise APRÈS-VD, qui a organisé un sondage auprès de ses membres qui, à une large majorité, se sont prononcés contre cette ouverture qui va à l’encontre de la mise en place rapide du plan climat de la Ville de Lausanne.
A la suite de ce dernier point, et pour rappel, la Commune de Lausanne veut dans ce cadre grandement diminuer l’usage de la voiture au profit de la mobilité active, dont le vélo qui devrait voir sa part modale augmenter à 15% d’ici 2030. Or, la sécurité étant un des freins principaux rencontré par la pratique du vélo, l’atteinte de cet objectif doit passer par une sécurisation adaptée de ces itinéraires structurants. La réouverture du Grand-Pont aux véhicules motorisés est là une opportunité manquée pour augmenter l’attractivité du centre-ville pour les vélos. Ceci a fortiori considérant que le Grand-Pont constitue un axe central pour traverser la ville à vélo. « Cette réouverture crée aussi inutilement des risques pour les piétons, en rendant par ailleurs leur traversée du centre-ville plus dangereuse, bruyante et désagréable » conclut encore Thibault Schneeberger, co-secrétaire romand d’actif-trafic